La colère est une émotion puissante, particulièrement difficile à maîtriser à l’adolescence. Cette période de transition, marquée par des changements physiques, émotionnels et psychologiques, exacerbe souvent les frustrations et les conflits.
Les adolescents, en quête d’indépendance et de sens, se retrouvent souvent face à des situations qui éveillent des sentiments de colère, parfois incontrôlables.
Mais que dit la Torah, notre guide millénaire, sur la gestion de cette émotion ?
Comment les enseignements juifs peuvent-ils aider les adolescents à maîtriser leur colère et à trouver des réponses plus équilibrées à leurs frustrations ?
Dans cet article, nous allons explorer les leçons de la Torah et du Talmud pour comprendre comment gérer la colère.
Les adolescents, en quête d’indépendance et de sens, se retrouvent souvent face à des situations qui éveillent des sentiments de colère, parfois incontrôlables.
Mais que dit la Torah, notre guide millénaire, sur la gestion de cette émotion ?
Comment les enseignements juifs peuvent-ils aider les adolescents à maîtriser leur colère et à trouver des réponses plus équilibrées à leurs frustrations ?
Dans cet article, nous allons explorer les leçons de la Torah et du Talmud pour comprendre comment gérer la colère.
Comprendre l’émotion de la colère à travers le prisme juif
La colère : une émotion à dompter, non à ignorer
La Torah et les sages du Talmud reconnaissent la colère comme une émotion humaine naturelle, mais en même temps, ils la mettent en garde contre ses effets destructeurs. Selon le Talmud, la colère est si dangereuse qu’elle est comparée à l’idolâtrie.
Rabbi Eliezer dit :
« Celui qui se met en colère, c’est comme s’il servait des idoles »
(Talmud, Shabbat 105b).
Cela signifie que lorsqu’une personne se laisse submerger par la colère, elle perd de vue ses valeurs essentielles et son lien avec Dieu.
Dans la colère, on se coupe de la source divine de patience, de compréhension et de compassion.
En particulier pour les adolescents, cette phase de leur vie est souvent accompagnée de sentiments d’injustice ou de malentendu, ce qui peut facilement conduire à des explosions de colère.
Pourtant, l’enseignement juif insiste sur le fait que la véritable force réside dans la capacité à dominer cette colère et non à la réprimer de manière imprudente. Comme il est dit dans les Proverbes :
« Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu’un héros, et celui qui maîtrise son esprit vaut mieux que celui qui prend une ville »
(Proverbes 16:32).
Ce verset établit un parallèle clair entre la maîtrise de soi et le véritable héroïsme.
La colère : un défi spirituel et moral
D’un point de vue spirituel, la colère est un défi moral, car elle révèle une absence de contrôle de soi, une incapacité à gérer des situations complexes avec patience et sagesse.
Le Rambam (Maïmonide) explique dans son ouvrage Hilchot Deot que la colère fait partie des traits de caractère que l’homme doit maîtriser à tout prix.
Il est dit que l’homme ne doit jamais agir sous l’emprise de la colère, même s’il pense que celle-ci est justifiée.
Pour Rambam, une colère contrôlée est un signe de maturité spirituelle et morale.
Le judaïsme enseigne que la colère, lorsqu’elle est canalisée de manière constructive, peut servir à identifier les zones de conflit intérieur ou extérieur.
Cependant, elle ne doit jamais devenir une réponse automatique aux défis de la vie.
La Torah nous offre des stratégies pratiques pour apprendre à gérer ces émotions, non en les étouffant, mais en les reconnaissant et en choisissant des réponses plus réfléchies et mesurées.
Apprendre à canaliser la colère à travers les enseignements juifs
La patience et la réflexion comme outils centraux
Dans la tradition juive, la patience est un outil fondamental pour la gestion de la colère. Rabbi Shimon ben Gamliel disait que pour contrôler ses émotions, il est essentiel de prendre un moment pour réfléchir avant de réagir.
Cet enseignement peut sembler simple, mais dans le tourbillon émotionnel de l’adolescence, cette pratique demande une discipline intérieure considérable.
La Torah encourage à « ralentir » dans les moments de frustration, permettant ainsi à la raison de reprendre le dessus sur l’impulsion.
Le Talmud nous enseigne également que lorsqu’une personne ressent la colère monter en elle, elle doit s’éloigner de la source de sa colère, au moins temporairement.
Prendre du recul, se retirer, permet de revenir à une situation avec une perspective plus claire et équilibrée.
Cela est particulièrement pertinent pour les adolescents, souvent enclins à des réactions rapides et émotionnelles face aux défis du quotidien.
Le lien entre la maîtrise de soi et la sagesse
Le lien entre maîtrise de soi et sagesse est une idée clé dans la pensée juive.
Comme le dit Ben Zoma dans Pirkei Avot (Les Maximes des Pères) :
« Qui est fort ? Celui qui maîtrise ses pulsions »
(Pirkei Avot 4:1).
Ce verset illustre que la véritable force n’est pas dans la domination physique ou dans l’imposition de ses opinions, mais dans la capacité à contrôler ses émotions.
L’adolescence est une période où les jeunes ressentent souvent un besoin de prouver leur force, mais la Torah leur enseigne que la véritable force réside dans la retenue et la sagesse.
Le Roi Salomon, réputé pour sa grande sagesse, écrivait dans les Proverbes que
« la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu »
(Proverbes 29:11).
Ce texte suggère que la colère empêche souvent de voir la situation dans son ensemble et d’agir de manière juste.
Pour les adolescents, ce message est crucial : la colère peut leur faire perdre leur capacité à prendre des décisions équilibrées et justes.
Le rôle des parents et des éducateurs dans la gestion de la colère des adolescents
Dans le judaïsme, le rôle des parents et des éducateurs est crucial dans l’accompagnement des adolescents pour les aider à gérer leur colère.
La Torah met un accent particulier sur la responsabilité des parents d’inculquer à leurs enfants des valeurs de respect, de patience et de maîtrise de soi.
Le Talmud enseigne que les parents doivent être des modèles de comportement, notamment dans la manière dont ils gèrent eux-mêmes leur propre colère.
Rabbi Israel Salanter disait que
« la manière dont un parent exprime sa colère enseigne plus à un enfant que n’importe quel discours sur la maîtrise de soi ».
Cela souligne l’importance de l’exemplarité dans l’éducation des enfants.
De même, les éducateurs ont un rôle clé à jouer dans l’accompagnement des adolescents en crise.
Ils doivent les encourager à exprimer leurs frustrations de manière constructive, tout en leur apprenant à canaliser leurs émotions à travers le dialogue, la réflexion et la prière.
Exemples tirés de la Torah sur la maîtrise de soi
Moïse et l’épisode des eaux de Méribah

Dans le Livre des Nombres (20:1-13), après la mort de sa sœur Miriam, Moïse est confronté à une situation où le peuple se plaint amèrement du manque d’eau.
Dieu ordonne à Moïse de parler à un rocher pour faire sortir de l’eau, mais sous l’effet de la frustration, Moïse, dans un moment de colère, frappe le rocher au lieu de suivre l’instruction divine.
Bien que l’eau sorte du rocher, cette colère non maîtrisée coûte à Moïse l’entrée en Terre Promise.
Cet épisode est riche en enseignements sur les conséquences de la colère.
Même un grand leader comme Moïse n’a pas échappé aux conséquences de son manque de maîtrise de soi.
Le Midrash souligne que cette colère a obscurci son jugement, le faisant agir de manière impulsive plutôt que réfléchie.
Cet épisode montre aux adolescents que la colère, lorsqu’elle n’est pas maîtrisée, peut entraîner des répercussions durables.
Joseph et ses frères : une leçon de pardon et de contrôle
Un autre exemple de maîtrise de soi et de contrôle de la colère se trouve dans l’histoire de Yossef et ses frères.
Vendu comme esclave par ses propres frères,Yossef aurait pu nourrir une rancœur profonde et chercher à se venger lorsqu’il est devenu une figure puissante en Égypte.
Pourtant, lorsqu’il retrouve ses frères, Yossef choisit de les pardonner, affirmant que
« vous avez pensé à me faire du mal, mais Dieu l’a transformé en bien »
(Genèse 50:20).
Cette attitude de pardon illustre parfaitement la maîtrise de soi face à l’injustice.
Pour les adolescents, cet exemple montre que la colère et la vengeance ne sont pas des réponses obligatoires aux offenses.
Au contraire, la Torah enseigne que le pardon et la réconciliation peuvent non seulement apaiser les tensions, mais aussi transformer une situation de conflit en une opportunité de rapprochement.
David face à Saül : la retenue dans l’adversité
Un autre exemple emblématique est celui de David, qui, poursuivi par le roi Saül jaloux, a à plusieurs reprises l’occasion de tuer son poursuivant et de mettre fin à sa propre fuite. Cependant, David choisit à chaque fois de retenir sa main, déclarant :
« Je ne porterai pas la main sur l’oint de l’Éternel »
(1 Samuel 24:7).
Cet exemple montre comment même dans des situations extrêmes, où la colère semble justifiée, la Torah appelle à la retenue et au respect des voies divines.
Pour les adolescents, cet exemple de David est particulièrement puissant : il montre que la maîtrise de soi dans les moments de grande tentation ou d’injustice est une preuve de grandeur morale et spirituelle.
Les enseignements pratiques pour les adolescents aujourd’hui
Prendre du recul et utiliser la prière
L’une des pratiques essentielles pour maîtriser la colère, selon la tradition juive, est la prière. La prière permet de recentrer ses pensées, de calmer son esprit et de chercher du réconfort auprès de Dieu. Pour un adolescent en proie à la colère, la prière peut être une manière de verbaliser ses frustrations tout en cherchant une guidance spirituelle.
Les prières des Psaumes sont particulièrement pertinentes dans ce contexte, car elles expriment une large gamme d’émotions, de la colère à la tristesse, en passant par l’espoir et le pardon. L’initiation à ces prières peut aider les adolescents à canaliser leurs émotions de manière saine et constructive.
La gestion de la colère à travers des activités positives
Une autre approche enseignée par la Torah est de transformer l’énergie de la colère en actions positives.
Lorsqu’un adolescent ressent de la colère, il peut être encouragé à s’engager dans des activités qui nécessitent concentration et discipline, comme l’étude de la Torah ou la participation à des projets communautaires.
Ces activités permettent de diriger l’énergie émotionnelle vers des objectifs productifs, tout en inculquant des valeurs de patience et de persévérance.
Conclusion
Résumé

