Dans le judaïsme, le mot hébraïque « Hineni » – me voici – résonne comme un cri d’âme, un engagement total dans l’instant.
Il ne s’agit pas seulement d’une réponse logistique à un appel, mais d’une disponibilité spirituelle, émotionnelle et existentielle.
Ce mot, prononcé par Avraham, Moshé, ou encore Yeshayahou, est la quintessence de la présence.
Il ne s’agit pas seulement d’une réponse logistique à un appel, mais d’une disponibilité spirituelle, émotionnelle et existentielle.
Ce mot, prononcé par Avraham, Moshé, ou encore Yeshayahou, est la quintessence de la présence.
Répondre à l’appel divin maintenant
Hineni signifie :
« Je suis totalement là, présent, prêt. Quand D. appelle Avraham »
(Beréchit 22:1)
Celui-ci répond sans délai : Hineni.
Il ne demande pas Pourquoi ?, ni Pour quand ?, il ne fuit pas.
Il incarne l’instant divin.
Rabbi Abraham Isaac Kook enseigne que :
« Le moment de l’appel intérieur est sacré ; lorsqu’il arrive, toute l’existence devient silence pour que l’âme puisse dire Hineni ».
Selon le Tanya, cette disponibilité à l’instant est le chemin du Benoni, celui qui lutte à chaque instant pour dominer ses penchants et répondre à l’appel de D. dans la pensée, la parole, et l’acte.
Ne pas fuir l’instant à travers les regrets
Regretter, c’est vivre dans le passé.
Mais la Torah nous enseigne la téchouva, non comme un repli nostalgique, mais comme une transformation du moment.
Rabbi Nahman de Breslev dit que :
« le principal est de commencer à nouveau, chaque jour, chaque heure, chaque instant ».
La Moussar (morale juive) nous met en garde contre le désespoir et la fuite du présent :
« Qui aime la réprimande aime la science, mais qui hait la remontrance est un sot »
(Proverbes 12:1).
Accepter ses erreurs avec lucidité, c’est embrasser l’instant et s’y reconstruire.
Victor Frankl, dans son approche de la logothérapie, montre que le sens de la vie naît souvent d’un choix radical dans l’instant présent, même en situation extrême.
S’ancrer dans la réalité de l’instant
L’ancrage dans l’instant n’est pas passivité.
C’est un état de vigilance spirituelle :
« Ce jour est à toi, pour le sanctifier »
(Shemot 16:25).
Le Zohar enseigne que la Présence Divine ne réside que dans l’instant où l’homme est en accord avec son âme.
Rav Dessler écrit que le libre arbitre n’existe qu’en un point précis du présent :
« Chaque individu a son champ de bataille spirituel dans l’instant présent – c’est là qu’il peut choisir la vérité. »
Dans Or’hot Tsadikim, on lit :
« L’homme sage est celui qui vit chaque instant comme une opportunité d’être meilleur, d’aimer plus, de servir avec plus d’intégrité. »
Conclusion