La parole est l’un des dons les plus puissants que D.ieu ait accordés à l’homme.
Elle peut élever, guérir, rapprocher — mais aussi blesser, diviser et détruire.
Dans la tradition juive, chaque mot porte une énergie spirituelle ; le silence, lui, n’est pas un vide mais un espace sacré.
À travers les textes du Moussar, les enseignements du ‘Hafets ‘Haïm et les conseils des Sages sur la bienveillance verbale, cet article explore la tension créatrice entre silence et parole, révélant leur rôle fondamental dans la construction de l’âme et de la société.
Elle peut élever, guérir, rapprocher — mais aussi blesser, diviser et détruire.
Dans la tradition juive, chaque mot porte une énergie spirituelle ; le silence, lui, n’est pas un vide mais un espace sacré.
À travers les textes du Moussar, les enseignements du ‘Hafets ‘Haïm et les conseils des Sages sur la bienveillance verbale, cet article explore la tension créatrice entre silence et parole, révélant leur rôle fondamental dans la construction de l’âme et de la société.
La valeur du silence dans le Moussar

Le Moussar, ou l’éthique juive, accorde une place de choix au silence comme outil de perfectionnement de soi.
Rabbi Israël Salanter, fondateur du mouvement du Moussar, enseignait que :
« le silence est une barrière contre de nombreuses fautes ».
Le Mesilat Yesharim insiste sur l’importance de la retenue dans la parole :
« Nombreux sont ceux qui seraient devenus sages s’ils avaient su se taire ».
Le silence est un instrument d’élévation, permettant la réflexion intérieure et la connexion avec Hachem.
Comme le dit Michlé (Proverbes 17:28) :
« Même le sot, s’il se tait, peut passer pour sage ; celui qui ferme ses lèvres est un homme intelligent. »
Rav Kook va plus loin, en affirmant que :
« le silence est le prélude à la révélation divine » : il précède la parole, tout comme dans la Création, où il est écrit : « Et Dieu dit… » — après un silence cosmique. Le silence n’est pas vide ; il est plein de potentialités.
La puissance des mots selon le ‘Hafets ‘Haïm

Le ‘Hafets ‘Haïm (Rabbi Israël Meir Kagan) a consacré sa vie à alerter sur les dangers du lachon hara (la médisance).
Dans son œuvre éponyme, il explique comment chaque mot a un poids spirituel :
« Une seule parole peut construire ou détruire un monde. »
Il se fonde sur le verset de Michlé (18:21) :
« La vie et la mort sont au pouvoir de la langue. »
La bouche est un instrument sacré, destiné à l’étude de la Torah, à la prière et à l’encouragement.
Utilisée à mauvais escient, elle devient destructrice.
Le Talmud enseigne :
« Celui qui parle du bien d’autrui attire la bénédiction sur lui-même » (Brakhot 6b), tandis que « celui qui répand le mal par ses mots est comme un assassin silencieux ».
Le ‘Hafets ‘Haïm recommandait de méditer chaque jour avant de parler : Est-ce nécessaire ? Est-ce vrai ? Est-ce bienveillant ?
Parler avec bienveillance

La parole bienveillante est une mitsva en elle-même.
Rabbi Na’hman de Breslev enseigne dans le Likouté Moharan que :
« la parole positive peut réveiller l’âme endormie d’un homme ».
Le Talmud (Yoma 86a) va jusqu’à affirmer que:
« le monde se maintient grâce à ceux qui parlent avec douceur. »
Parler avec bienveillance, c’est refléter l’attribut de ’Hessed (bonté divine).
Dans le Or’hot Tsadikim, on lit :
« Les mots doivent être pesés comme de l’or. Parle peu, mais parle bien. ».
L’usage de la parole est un acte sacré. Rabbi Jonathan Sacks z’’l disait :
« Parler, c’est créer. Dieu a créé le monde par la parole ; nous créons notre monde avec les nôtres. »
Conclusion
