Dans un monde où l’abondance matérielle est souvent perçue comme un objectif ultime, la Torah nous rappelle que la richesse est avant tout une mission, une épreuve et un potentiel de transformation spirituelle.
Cet article explore les dangers spirituels de la prospérité, les usages vertueux de l’argent, et l’attitude de gratitude et d’humilité que tout homme riche est invité à cultiver.
Cet article explore les dangers spirituels de la prospérité, les usages vertueux de l’argent, et l’attitude de gratitude et d’humilité que tout homme riche est invité à cultiver.
Les dangers spirituels liés à la prospérité matérielle

Une épreuve dissimulée

La richesse peut être un tremplin ou un piège.
Le Ramban souligne que l’abondance matérielle peut détourner l’homme de son Créateur en le rendant fier et autosuffisant.
Le verset de Deutéronome (8:17-18) nous avertit explicitement :
« Garde-toi de dire en ton cœur : c’est ma force et la puissance de ma main qui m’ont procuré cette richesse. Souviens-toi de l’Éternel ton D.ieu, car c’est Lui qui te donne la force d’acquérir la richesse. »
Cette mise en garde est reprise dans le Hovot HaLevavot (Shaar HaBitachon), où Rabbi Bahya ibn Paquda explique que la richesse est souvent un test bien plus dangereux que la pauvreté, car elle crée une illusion de contrôle et d’indépendance.
Le danger de l’oubli

Le Talmud (Berakhot 32a) enseigne que:
« lorsqu’un homme s’enrichit, il oublie son Créateur ».
L’abondance peut engendrer un confort qui affaiblit le besoin de prière, de téchouva et de lien avec Hachem.
ExempleExemple : Un homme qui priait avec ferveur durant ses années de pauvreté peut, une fois devenu prospère, délaisser la synagogue, les mitsvot, voire même les besoins spirituels de sa famille, pensant que l’argent résout tout.
Employer sa richesse pour le bien (tsédaka, institutions de Torah)

La richesse comme moyen de servir Hachem

La Torah ne condamne jamais la richesse en soi.
Elle l’encadre, l’ordonne et l’oriente vers un but élevé : faire le bien.
Le Likoutey Moharan (Torah 93) affirme que la émounah dans les affaires et l’usage vertueux de l’argent permettent d’accomplir l’ensemble des mitsvot :
« עֲשֵׂה מִצְווֹת בֶּאֱמוּנָה, וּמַתָּן מַשָּׂא » – accomplis les mitsvot avec foi, et gère tes affaires avec droiture.
La tsédaka, notamment, est comparée à une protection ultime contre les épreuves :
« La tsédaka sauve de la mort »
(Proverbes 10:2).
Rabbi Dessler explique dans le Mikhtav MeEliyahou que plus un homme donne, plus il élargit sa capacité à recevoir du Ciel – non seulement matériellement, mais surtout spirituellement.
Soutenir la Torah : un acte sacré

Soutenir les érudits, les institutions de Torah et les œuvres de ‘Hessed n’est pas facultatif pour celui qui possède les moyens.
Rambam codifie (Hilkhot Matanot Aniyim 10:1) que le don pour l’étude de la Torah est l’une des plus grandes formes de tsédaka, car il soutient l’éternité du peuple juif.
ExempleUn homme riche peut investir dans des yeshivot, imprimer des livres de Torah, sponsoriser des cours, ou même permettre à des enfants de familles modestes d’accéder à une éducation juive.
La gratitude et l’humilité malgré l’abondance

Reconnaître la source de ses biens

La Torah nous enseigne que la reconnaissance est le cœur du lien avec Hachem.
Le verset :
« Et tu béniras Hachem ton D.ieu pour la bonne terre qu’Il t’a donnée »
(Deutéronome 8:10), est à l’origine de la mitsva du Birkat Hamazon, bénédiction après les repas – un rappel que tout vient de Lui.
ExempleUn homme qui gagne beaucoup mais commence chaque journée par une bénédiction sincère de reconnaissance, gardera son cœur connecté à la source.
L’humilité du juste

Rav Kook enseigne dans Orot HaKodesh que la véritable grandeur est dans la conscience de sa petitesse devant Hachem.
Même le plus grand roi, le plus grand érudit ou le plus grand bienfaiteur doit se voir comme un serviteur, un intendant des biens qui lui sont prêtés pour un temps.
« L’homme ne possède rien à lui. Tout ce qu’il a, il le reçoit comme un dépôt. »
La Torah ne condamne pas la richesse.
Elle l’encadre avec sagesse, la transcende avec humilité, et l’élève vers un but supérieur : la construction du monde selon la volonté de D.ieu.
Celui qui détient des biens est invité à les gérer avec fidélité, sagesse et amour du prochain, en se souvenant qu’il est avant tout un gardien, non un propriétaire.
Conclusion
Points clés à retenir :
