Dans l’éducation juive, une question clé se pose : comment inspirer chez les enfants un amour sincère pour la prière et les mitzvot (commandements) ?
Si les récompenses peuvent sembler éloignées des objectifs spirituels, elles sont pourtant ancrées dans la tradition juive.
Le Talmud et la Torah nous enseignent qu’il est non seulement acceptable, mais parfois nécessaire, d’encourager la pratique par des moyens externes, avec l’espoir qu’une habitude initiale se transforme en un engagement profond et sincère envers D.ieu.
Si les récompenses peuvent sembler éloignées des objectifs spirituels, elles sont pourtant ancrées dans la tradition juive.
Le Talmud et la Torah nous enseignent qu’il est non seulement acceptable, mais parfois nécessaire, d’encourager la pratique par des moyens externes, avec l’espoir qu’une habitude initiale se transforme en un engagement profond et sincère envers D.ieu.
L’incitation dans la Torah et la tradition juive
L’usage des récompenses pour encourager les mitzvot est enraciné dans la Torah.
Dans Devarim 28:1-2, D.ieu promet des bénédictions matérielles à ceux qui respectent Ses commandements :
« Si tu obéis à la voix de l’Éternel, ton D.ieu, pour observer et mettre en pratique tous ses commandements… toutes ces bénédictions viendront sur toi. »
Cela montre que D.ieu lui-même utilise des incitations pour guider les hommes vers le bien.
Le Talmud reprend cette idée avec une approche pédagogique, en suggérant que même si l’on commence à accomplir les mitzvot pour des raisons extérieures, cela peut conduire à les accomplir lishma (pour l’amour du commandement en soi).
Comme le dit Pessa’him 50b :
« L’homme doit toujours accomplir les mitzvot, même si c’est sans intention pure (shelo lishma), car de l’accomplissement sans intention pure, il en viendra à l’accomplir avec intention pure. »
Ainsi, utiliser des récompenses pour inciter à la pratique des mitzvot fait partie de l’éducation juive traditionnelle.
Exemples d’enfants ayant développé des habitudes spirituelles grâce aux récompenses
Un des récits les plus emblématiques de la Torah qui illustre la puissance de l’incitation est celui de la sortie d’Égypte.
Avant même de partir, D.ieu promet aux enfants d’Israël la Terre Promise,
« une terre où coulent le lait et le miel »
(Shemot 3:8).
Cette récompense concrète leur a donné la motivation nécessaire pour supporter les difficultés du désert.
Cet exemple souligne que même les plus grands projets spirituels peuvent bénéficier d’une incitation matérielle.
Dans la tradition éducative moderne, des exemples similaires montrent que les récompenses peuvent jouer un rôle crucial dans le développement spirituel des jeunes. Dans la base de données, un enseignant rapporte l’histoire d’un groupe de garçons qui, chaque vendredi soir, participait à la prière en répondant aux kaddish.
En échange de leur participation, ils recevaient une petite douceur.
Ce n’était pas la friandise elle-même qui importait, mais l’association positive avec la prière, créant un lien fort entre l’enfant et la spiritualité.
Le père proposa des récompenses pour chaque prière accomplie avec soin.
D’abord réticent, le garçon commença à prier avec ferveur, touché par la beauté des prières.
Cet exemple illustre l’enseignement du Talmud selon lequel l’incitation externe peut ouvrir la porte à une connexion spirituelle authentique.
La récompense comme outil pour renforcer la prière et les mitzvot
Il est crucial de se rappeler que les récompenses ne sont pas une finalité en soi, mais un moyen de faciliter la pratique spirituelle.
Dans Mishlei (Proverbes) 22:6, il est dit :
« Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre, et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas. »
Ce verset met en lumière l’importance d’établir des habitudes solides dès l’enfance.
Les récompenses peuvent servir à établir ces habitudes, rendant les pratiques religieuses plus accessibles et agréables.
1. Lier la récompense à une action spécifique
L’une des méthodes les plus efficaces est de lier une récompense claire à une action spécifique, comme nous le voyons dans Bamidbar 15:38-39, où D.ieu ordonne aux enfants d’Israël de porter des tsitsit (franges) pour se rappeler les commandements :
« Vous les regarderez et vous vous souviendrez de tous les commandements de l’Éternel, et vous les mettrez en pratique. »
L’action de porter les tsitsit est ainsi liée à la récompense spirituelle de se souvenir et d’accomplir les mitzvot.
2. Créer des associations positives
Dans Tehilim (Psaumes) 34:9, il est écrit :
« Goûtez et voyez combien l’Éternel est bon. »
Ce verset encourage à expérimenter la bonté de D.ieu de manière personnelle et tangible. En offrant des récompenses après la prière ou l’accomplissement d’une mitzvah, les enfants peuvent littéralement « goûter » la douceur qui accompagne les pratiques spirituelles, renforçant ainsi leur attachement à celles-ci.
3. Passer de « shelo lishma » à « lishma »
Le Talmud, dans Berakhot 17a, explique que bien qu’il soit souhaitable de faire les mitzvot lishma, l’accomplissement shelo lishma est un moyen d’atteindre cet objectif supérieur.
Ce passage progressif, de la recherche de récompenses à une pratique purement spirituelle, est au cœur de la pédagogie juive.
Stratégies pour intégrer les récompenses dans l’éducation spirituelle
Il existe plusieurs stratégies pratiques pour intégrer les incitations dans l’éducation religieuse, tout en restant fidèle aux enseignements de la Torah.
- Récompenses liées à des mitzvot précises :
Comme pour le verset sur les tsitsit, associer une récompense à un comportement précis aide à clarifier les attentes et à rendre l’apprentissage concret. - Encourager avec douceur et positivité :
Mishlei 16:24 nous enseigne que « Les paroles agréables sont un rayon de miel, douces pour l’âme et salutaires pour le corps. »
En associant une mitzvah à un compliment ou une douceur, l’enfant associe la pratique spirituelle à une expérience positive. - Progression vers une pratique sans incitations :
Au fur et à mesure que les enfants grandissent, les incitations peuvent être réduites, tout en encourageant un amour pur pour les mitzvot, comme l’enseigne Pirkei Avot 1:3 : « Ne soyez pas comme des serviteurs qui servent leur maître en espérant une récompense, mais soyez comme des serviteurs qui servent leur maître sans attendre de récompense. »
Conclusion
Résumé