La tradition juive nous enseigne que la vie harmonieuse et sainte repose sur l’équilibre entre deux pôles fondamentaux : le din (la rigueur, justice) et le ‘hessed (la bonté, miséricorde).
Cette tension créatrice façonne l’univers, l’humain et la relation avec HaShem.
Cette tension créatrice façonne l’univers, l’humain et la relation avec HaShem.
1. Appliquer le Din avec cœur

Le din ne signifie pas dureté sans nuance.
Il représente la mesure juste, la vérité sans compromis, mais dans la Torah, il doit toujours être tempéré par la compassion.
Comme le dit le Hovot HaLevavot :
« Même lorsque tu dois réprimander, fais-le avec douceur et amour, car ton but est de construire, non de briser. »
La Halakha elle-même enseigne cet équilibre.
Le Choul’han Aroukh ordonne :
« Un homme ne doit pas imposer sa volonté par la force à son épouse, mais la convaincre avec amour »
(Even HaEzer 69:8).
Rav Dessler développe que la vraie bonté consiste parfois à dire non avec amour, car c’est cela qui sert l’élévation de l’autre.
ExempleExemple :
Un parent qui refuse à son enfant une récompense immédiate pour l’éduquer à la patience incarne le din par ‘hessed.
Un parent qui refuse à son enfant une récompense immédiate pour l’éduquer à la patience incarne le din par ‘hessed.
HaShem : équilibre parfait

Le nom Elohim (représentant le Din) et le nom YHVH (représentant le ‘Hessed) coexistent dans les versets de la Genèse.
Selon Rachi sur Genèse 2:4, au départ, Dieu avait prévu de créer le monde uniquement par le din, mais voyant que le monde ne subsisterait pas, Il y associa la miséricorde.
« בְּיוֹם עֲשׂוֹת ה’ אֱלֹקִים אֶרֶץ וְשָׁמָיִם » – l’union des deux noms révèle une gouvernance équilibrée.
Rav Kook enseigne :
« La rigueur sans la bonté devient destructrice, la bonté sans la rigueur devient désordre. La fusion des deux, c’est la vérité vivante. »
Construire sa personnalité avec les deux pôles

Le Tanya explique que l’homme est fait pour équilibrer les tendances opposées en lui – la force du jugement (gvoura) et l’élan d’amour (hessed).
Le tsaddik par excellence est celui qui:
« gouverne ses impulsions par la lumière de l’âme divine ».
Dans Messilat Yesharim, la voie vers la sainteté implique une progression : de la vigilance (zehirut) vers l’amour (ahava), en passant par la discipline.
La bonté ne peut être authentique sans rigueur personnelle.
ExempleExemple :
Un chef de communauté qui tranche selon la loi, mais qui accueille chacun avec chaleur et compréhension, incarne cette double exigence.
Un chef de communauté qui tranche selon la loi, mais qui accueille chacun avec chaleur et compréhension, incarne cette double exigence.
Conclusion : Servir Dieu avec mesure et cœur

