L’adolescence est une période charnière où les jeunes traversent de nombreuses remises en question, notamment en matière de foi.
Face aux bouleversements émotionnels et intellectuels, les adolescents peuvent connaître des périodes de doute spirituel.
Comment alors aborder ces moments avec sagesse, tout en s’appuyant sur les enseignements de la Torah pour encourager un cheminement personnel sans se perdre dans la confusion ?
Face aux bouleversements émotionnels et intellectuels, les adolescents peuvent connaître des périodes de doute spirituel.
Comment alors aborder ces moments avec sagesse, tout en s’appuyant sur les enseignements de la Torah pour encourager un cheminement personnel sans se perdre dans la confusion ?
Le doute, un passage naturel de la foi
Le doute fait partie intégrante du développement spirituel, surtout chez les jeunes en quête de sens.
Selon les enseignements juifs, la Torah ne nous demande pas de bannir nos doutes, mais plutôt de les confronter et de les transformer en occasions de croissance.
Cette approche peut être très rassurante pour un adolescent qui se sent tiraillé entre ses croyances et les réalités qu’il découvre.
Ainsi, il est essentiel de lui rappeler que le doute n’est pas l’ennemi de la foi, mais un outil pour approfondir sa compréhension.
« Il est bon que l’homme attende et ait patience pour le salut de l’Éternel » (Lamentations 3:26).
Les récits bibliques d’individus face au doute
L’un des moyens les plus puissants d’aider un adolescent à gérer ses doutes est de lui montrer que même les grandes figures bibliques ont traversé des périodes de doute ou de crise.
Cela peut lui permettre de normaliser son expérience et de trouver des modèles à suivre.
Moïse et les eaux de Méribah
Un exemple frappant est celui de Moïse à Méribah.
Lorsqu’il est confronté à la colère et aux plaintes du peuple d’Israël en raison du manque d’eau, Moïse, malgré ses immenses qualités de chef, doute.
Plutôt que de parler au rocher comme l’avait ordonné Dieu, il frappe le rocher deux fois. Ce manque de foi lui coûtera cher, car il sera interdit d’entrer en Terre Promise.
Ce récit montre que même les plus grands leaders spirituels peuvent traverser des moments de doute et de faiblesse. Cependant, ces erreurs ne les disqualifient pas en tant que guides spirituels.
Pour les adolescents, il peut être réconfortant de voir que le doute, loin de les définir, peut être surmonté.
Abraham et l’épreuve du sacrifice d’Isaac
L’épisode du sacrifice d’Isaac est un autre récit fort.
Abraham, après avoir été promis de devenir le père d’une grande nation, est soudain confronté à une demande incompréhensible : sacrifier son fils.
Bien qu’il soit rempli d’incertitude, il choisit de faire confiance à Dieu.
Cet acte illustre que la foi ne consiste pas à éviter les doutes, mais à choisir de faire confiance, même lorsque la logique semble s’y opposer.
Ces récits sont autant d’exemples pour les jeunes, leur montrant que le doute est un passage naturel dans leur relation à Dieu, mais que l’important est de rester engagé et de continuer à chercher des réponses au sein des enseignements divins.
Encourager l’exploration de la foi
La tradition juive encourage la réflexion et le questionnement comme partie intégrante de la foi.
Rabbi Akiva lui-même a utilisé des questions pour engager ses élèves, stimulant ainsi leur curiosité et leur envie d’apprendre.
Lorsqu’un adolescent se pose des questions sur la foi, plutôt que de le réprimander ou de chercher à étouffer ses doutes, il est essentiel de l’encourager à explorer ces interrogations.
Un éducateur idéal, tel que le décrit la pensée juive, doit être un
« facilitateur de compétences et de savoirs »
qui guide l’élève dans l’exploration des textes tout en l’encourageant à tirer ses propres conclusions.
Comme le souligne un passage :
« Le rôle de l’enseignant n’est pas seulement de transmettre des informations, mais de permettre à l’élève de se sentir à l’aise avec les textes et de les intégrer à sa propre vision du monde ».
Cet engagement intellectuel peut aider l’adolescent à se reconnecter avec sa foi, non pas par des dogmes imposés, mais par une recherche personnelle et sincère de sens.
Rester engagé malgré le doute
Bien que le doute soit naturel, il ne doit pas entraîner l’abandon de la pratique religieuse.
La Torah enseigne que même dans les moments de confusion, il est crucial de rester fidèle aux commandements.
Le doute peut être une force constructive s’il conduit à une quête plus profonde de compréhension.
L’adolescent doit être encouragé à continuer ses pratiques religieuses, tout en cherchant des réponses à ses interrogations.
Comme l’explique le Rabbi de Kotzk :
« Il n’est pas important que tu ne tombes jamais, mais que tu te relèves chaque fois que tu tombes ».

